Similitudes/Haïti/Afrique subsaharienne La démocratie ici et là
Similitudes/Haïti/Afrique subsaharienne
La pagaille ici et là
Par Belmondo Ndengue
Une élection vient de s’achever en Haïti, avec la proclamation provisoire des résultats de la présidentielle et des législatives partielles.
Comme il fallait s’y attendre, les principaux challengers de ce derby contestent les résultats. Leurs partisans ont choisi d’’occuper le macadam pour exprimer leurs frustrations.
Au Gabon, les partisans de Jean Ping avaient bravé la peur et les baïonnettes des forces de l’ordre pour crier à la fraude, au profit du président sortant, Ali Bongo Ondimba, à l’issue du scrutin du 27 août 2016.
Le bilan de ce forcing populaire avait provoqué la mort de plus de 50 personnes, selon des sources concordantes. Mais la bravoure exceptionnelle des manifestants Gabonais avait retenu l’attention des observateurs.
Dans les pays voisins du Gabon, les électeurs mécontents n’auraient pas osé descendre dans la rue pour rejeter les chiffres communiqués par les institutions électorales souvent perçues comme des « instruments » du pouvoir.
La peur et le souvenir des répressions précédentes a contraint à la retenue.
D’une destination à l’autre, les citoyens accordent peu de crédit aux appareils étatiques chargés d’organiser les élections. Leurs membres n’inspirent pas non plus la sérénité absolue.
La palme d’or de la bravoure démocratique revient aux Haïtiens qui défient souvent la peur et descendent dans la rue pour réclamer un nouveau décompte des voies, voire de nouvelles élections. La chance leur a souvent souri.
Le deuxième tour de la présidentielle d'octobre 2015 avaient été décrié par des politiques, des organisations de la société civile et une large frange de la population.
De nouvelles consultations ont été organisées le 20 novembre 2016 et n’ont pas moins suscité des ressentiments, dans un pays fragile.
Ces dernières années, les machines électorales ne rassurent pas toujours, certes. Mais quand chaque candidat proclame qu’il a gagné, il faut bien un arbitre pour affirmer qui mérite la palme d’or.
Et ce juge, c’est la haute instance électorale. L’homme n’est pas parfait ? Donnez la place aux robots. Non, procédez par tirage au sort et en direct. La nation gonflera ses économies !