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Multicultural Challenges

29 décembre 2020

LA VALORISATION DE LA MUSIQUE D'EXPRESSION TUNEN AU CAMEROUN PAR BELMONDO NDENGUE


Avec des  oreilles attentives de musicien et de créateur, depuis plus de cinq décennies, le journaliste multimédia de formation, doublé des casquettes de musicographe et d'ethnomusicologue, puis de doyen des artistes d'origine Banen* que je suis, s'est penché sur l'évolution de ces nouveaux créateurs découverts, il y a quelques années à peine, sur les  réseaux sociaux.

Il est louable de constater que les productions musicales des artistes des deux sexes de la nouvelle vague des régions du Centre et du Littoral camerounais, s'emploient à promouvoir leur identité, dans un contexte difficile.
Dans l'ensemble, il y a une volonté affichée de valoriser la langue et la culture musicale ancestrale Banen.
En témoigne l' organisation périodique de rencontres culturelles dans des localités du pays Banen. Les prochaines retrouvailles auront lieu à Yingui en 2021.
  Il s'agit aussi de créer une place pour la culture ethnique sur les échiquiers national et international très dominés par les rythmes Makosa, Bikutsi, Assiko et Bendskin, incarnés par des Camerounais d'autres horizons nationaux.

Dans une telle perspective, et dans un contexte économique et social fragile, ces efforts conjugués de vulgarisation du patrimoine culturel Banen méritent d'être salués.

DILEMME

Faut-il exploiter les danses traditionnelles Banen comme l'Engol ou l'Engand en utilisant des instruments ancestraux originels ?  Conviendrait-il de s'approprier en permanence les gadgets classiques utilisés pour jouer de la musique urbaine ? 
 La quasi-totalité des chanteurs dits de la nouvelle génération scrutés,  ont opté pour la seconde voie, celle de la "modernisation."

Cette démarche exige l'accoutumance à des sonorités diverses et aux nouvelles technologies informatiques dans ce domaine.

ALCHIMIE A RISQUES

Mal appliquée, ces ajouts peuvent corrompre, voire dénaturer ce qui sort des efforts de mise en valeur de ces cadences. D'où la naissance d' un "semblant de rythme Engand" hybride, qui n'échappe pas aux idées musicales reçues par ces jeunes  virtuoses.

La première partie de Elissa, la musique de Serginy Sema, en guise d'exemple, regorge d' influences Assiko et  Makossa, la cousine d'à côté. 
La seconde variation rythmique de Elissa est un "semblant de Engand", épicé d'ingrédients Bikutsi et de battements de mains Bolobo ou Ombay. 

Seule particularité : les paroles sont en Tunen, mais les intonations des vocalistes sont très Bassa. 

POURQUOI ? 

Ce serait la résultante de la proximité de certaines régions Banen avec des localités Bassa, et de cette acculturation subtile, subie par les Banen au début de la colonisation, avec la présence d'églises baptistes où l'on prêchait en Douala. Il y avait aussi cette tendance à la déformation en Bassa ou en Douala, des noms de lieu et de personnes :  Ndokobassaben en lieu et place de Ndèkèpassapen, parfois avec la complicité tacite ou involontaire des officiers d'état civil allogènes issus de ces villes ou villages.
Il est donc tout à fait normal que la musique d'expression Tunen d'aujourd'hui, que la jeune génération tente de confectionner et de vendresoit influencée par les facteurs ci-dessus énumérés, et le milieu de socialisation dans lequel ces jeunes ont cogité. 
Rien d'étonnant que l'on retrouve dans leurs oeuvres une déviation vers les sonorités Bantou Douala ou Beti, qui n'ont rien à voir avec les rythmes et harmonies ancestrales Banen authentiques que l'on peut identifier en écoutant et en visualisant les clips de Enfant Noir, de regretté mémoire, immortalisé par l'Universitaire Munen, Madeleine Johnson.
Les quelques échantillons des musiques urbaines de ces nouveaux pionniers d'aujourd'hui ressemblent comme deux gouttes d'eau à du "déjà entendu rythmique ou mélodique" 
Les saveurs sont volontiers très Bikutsi, Makossa ou Assiko. Pas assez de l'Engand ou de l'Engol, les objectifs recherchés. 
La nouvelle vague qui bénéficie de nombreux avantages technologiques au niveau de la qualité de l'enregistrement, n'exhibe qu'une gestuelle rythmique Engand, quand ça bouge. Rien de plus.
C'est un peu comme danser le Bikutsi en exhibant des pas de dance Engand.
Voilà donc ma lecture musicographique à chaud des créations Banen de la fin du XXème siècle et de ces vingt dernières années du Troisième Millénaire.

Que plus de Banen soient engagés dans la création et la mise en exergue de la langue Banen et de ses cadences traditionnelles est un objectif encourageant qui devrait se poursuivre. Produire un clip, sortir un CD, se produire devant un public hétéroclite en Tunen est un acquis. Mais il conviendrait que les jeunes créateurs évitent la facilité et  prennent un peu de recul, en écoutant avec plus de discernement les percussionnistes et chanteurs de nos contrées qui détiennent encore les dernières séquelles du patrimoine Banen.

Plus la musique et les rythmes d'expression Tunen seront proches de la ligne tracée par les anciens du village, plus tous les espoirs seront permis.

 Mais plus les artistes Banen s'alièneront à outrance d'influences Bikutsi, Assiko et autres, plus la consécration de la culture Banen sur la scène universelle sera biaisée.

Belmondo Ndengue

* - Belmond Black, le nom d'artiste de B. -Ndengue, est le premier Banen à sortir un disque (1978).
- Belmond Black est membre de L'ASACEM depuis 1975.
- Belmond Black  luthier amateur et a créé deux instruments dénommés Afro- Harp 2000 et Kalimba -Harp BRN-15-10.
- Belmond Black qui est toujours actif continue de travailler sur des projets  et collaboration musicaux et littéraires aux États-Unis.
Contact :  belmondblackinternational@gmail.com
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26 mai 2020

COVID-19 : TOUS CLOUES AU PILORIS, Y COMPRIS LES GRANDES GUEULES Belmondo Ndengue

 

 

L'année 2020 est celle de tous les dangers. Elle a tout d'une période d'humiliation, d'incertitudes, de douleur et de constats multiples.

Personne n'aurait imaginé que 2020, ce chiffre ambigu, porteur d'un virus intercontinental perturbateur, donnerait tant de frisson.

Quand les premiers clignotants apparaissent en décembre 2019, dans la ville de Wuhan en Chine, les "puissants" et éternels donneurs de leçons de ce monde, ne s'imaginent pas que l'humanité entière n'est qu'au début d'une tragédie qui s'invitera aussi à leurs portes.

Le pays des dragons  tente, sur le tard, de boucler l'épicentre de la pandémie. Mais des voyageurs parfois fortunés, trimbalent déjà le mystérieux virus,  à leur insu, dans leurs bagages.

L'Europe, l'Amérique, l'Asie, l'Australie sont frappés de plein fouet.

Ces voyageurs maudits continuent leur propagation involontaire sous d'autres cieux, en Afrique et dans les Caraibes. 

L'Italie, l'Espagne, la France, l'Allemagne,  les Etats-Unis et aujourd'hui le Brésil, titubent face à cette arme silencieuse, plus redoutable que les B52 qui terrassent, par moments et par erreur, des populations sans défense. 

L'addition est plutôt salée. Des centaines de milliers de morts au jour d'aujourd'hui; plus de 5,490,954 d'animaux sociaux infectés; plus de 345,962 décès.

Les Etats-Unis sont en tête de liste des pays les plus touchés, avec 1,696,874 cas répertoriés. Ce grand pays n'est pas loin de dépasser bientôt le seuil psychologique de 100,000 morts.

Pas moins d'une centaine de chercheurs se ruent dans une course effrenée pour trouver un vaccin et  arrêter l'hécatombe.

Il s'agit, peu ou prou,  pour certains pays, de redorer leur blason terni et d'assouvir leurs appétits du gain, au profit des firmes pharmaceutiques.

Même L'OMS, l'instance faîtière dans le domaine de la santé, apparaît de plus en plus comme un géant aux pieds d'argile.

Dans toute cette cacophonie, l'Afrique ne se croise pas non plus les bras. Elle multiplie les exploits pour trouver la panacée.

Madagascar, le Cameroun et tant d'autrres pays du continent se battent encore.

Mais comme à l'accoutumée, les pays Occidentaux s'en moquent et n'osent même pas en parler avec conviction.

Une trouvaille africaine serait-elle impossible, voire humiliante pour tous ces donneurs de lecons qui sont aujourd'hui surpris que l'Afrique résiste, malgré elle, face à cette nouvelle malédiction venue d'ailleurs ? 

II est plus facile d'envahir, en un laps de temps, un pays avec son armada sophistiquée ou de déployer des "Universal Soldiers" partout où on veut imposer sa loi, au mépris du droit international et d'un Conseil de Sécurité à géométrie variable.

Et pourtant, cette petite fournie invisible, venue au fond de nulle part, ne badine pas.

L'assouplissement des mesures de confinement, alors que dame Corona continue d'allonger la liste des victimes, au nom des intérêts économiques, donne le toupet.

Les morts ne devraient- ils pas se retourner, de temps en temps, dans leurs tombes ? 

Quelque part, ces prévisionnistes ferment les yeux et se moquent des conséquences éventuelles sur leurs populations.

Des dizaines d'entreprises ont déposé leur bilan, et des millions de chômeurs gagneraient à reprendre leur boulot, afin de subvenir à leurs besoins, certes.

Dans ce contexte trouble, Corona s'en prendra autant aux riches qu'aux pauvres.

Ceux qui prônent la fin du confinement comprendront, mais un peu plus tard, que l'on ne récolte que ce que l'on sème.

La prudence s'impose, quelle que soit l'approche choisie!

D'apparence, les  pauvres sont plus exposés, car ils doivent sortir de leur logis pour se frotter aux réalités du quotidien, souvent dans des conditions délicates...

Mais tout le monde :  les premiers ministres, les chancelières, les parlementaires et même les présidents, et les  nantis n'en sont pas exempts. Rien n'est acquis d'avance.

 

 

 

 

 

 

 

 

19 novembre 2017

Maudite Afrique Noire

Comme il fallait s'y attendre, les Africains que nous sommes venons encore de montrer au monde une nième facette de notre ridicule. L’intrusion des militaires dans la vie politique pour chasser un président et le remplacer par un des leurs, sans passer par une élection transparente. Aucune Constitution ne prévoit un tel scénario.

 Au départ, ceux qu'on pourrait désormais appeler des putschistes et qui parlaient de "correction", de "chasse aux criminels", ont dévoilé leurs véritables intentions. L'exclusion de Mugabe pour introniser son ex-vice-président ne résoudra pas les problèmes du pays.

Le vieux président de 93 ans n’était pas un enfant de cœur. Pire encore, il voulait transformer le pouvoir en une entreprise familiale et a oublié qu’en Afrique, l’armée est un véritable cancer, un poison violent. Mais le procédé utilisé est honteux et risible. Les privilèges vont changer de camp et alimenter de nouveaux rapaces ; des dissensions surgiront dans la vie politique du pays.

Les Zimbabwéens qui jubilent dans les rues d’Harare finiront par déchanter. Car, un changement de régime n’engendrera pas la prospérité pour tous, qui reste un objectif chimérique. Le successeur de Mugabe cherchera lui aussi à s’accrocher au pouvoir, au détriment de Morgan….., le leader de l’opposition, qui rêve d’une élection transparente, afin qu’il goûte lui aussi au pouvoir. Pauvre Afrique !

 

17 novembre 2017

Fake news dissemination: A burning issue by Belmondo Ndengue

The recent newscast by Cameroon tabloids around the setbacks which occurred at the house of Professor Sosthène Fouda a few days ago, and the fire which broke out at the National Assembly of Cameroon on Thursday night is questionable.

The firing of the female journalist who, based on unconvincing images published on so-called social media, is another reason to believe that something must be done in the way information is handled by a couple media and journalists.

Such unprofessional news coverage can tell not all media workers in today’s Cameroon are doing the right job. Most of them became journalists because of the winds of political change which swept out most Sub-Saharan African countries in the early 90s.

The advent of a free press had put an end to decades of one-party rule and one-sided State media. But this pluralism has its ups and downs. Acquired freedom has led to anarchy. A similar situation has existed in the Caribbean Republic of Haiti, the twin sister of Africa in many areas.

Since the beginning of the so-called "Anglophone" crisis, social networks have become arenas where both Francophone and Anglophone users have been engaged in a true verbal war, using indecent language and disrespect.

These moods should no longer be tolerated under any circumstances by media owners and their associates in their mission of information, education and entertainment. Internet users should self-censor accordingly.

Governments, civil societies, lawyers, and ordinary citizens, and ethical organizations ought to focus on these new social plagues called the dissemination of destructive news. These attempts are contrary to what decent person should do. Something must change.  Media owners should be part of this effort.

13 novembre 2017

La petite histoire de l'harmonica au Cameroun

    

"La vérité finit toujours par triompher" Amadou Ahidjo, premier président de la République du Cameroun (1924-1989)

 

Depuis quelques années, je me pose la question de savoir, quelle est la configuration du paysage de l’harmonica* dans le  Cameroun d’aujourd’hui. La situation est identique

                                          

Faute de données sur cet instrument mythique dans la littérature musicale de mon pays de naissance, le Cameroun, il fallait créer un déclic pour éclairer la lanterne et susciter les réactions des uns et des autres.

Il s'agit peu ou prou, de sortir de l'oubli et dire haut et fort que j'appartiens aussi à la galaxie musicale si méconnue de l'harmonica en Afrique et dans la Caraibe, ma région d'adoption.

Je m’appelle Belmond Ndengué. Belmondo Ndengué est mon nom de plume. Journaliste multimédia de formation, auteur compositeur, interprète et luthier à mes heures, je suis hors du Cameroun depuis plus de 35 ans.

Ma terre d'inspiration et de prédilection a pour nom de code Haïti; ma seconde patrie, avec toute la charge émotionnelle qui en découle.

 Il y a presque 50 ans, les journalistes et auditeurs de Radio Cameroun écoutaient Ndengué Belmond Black, « l’homme orchestre » pour les uns, " l'homme  à l'harmonioca" pour les autres.

Membre de la SACEM dès 1975, j’appartiens à la génération des harmonicistes Camerounais des années 60 et 70. Mes chansons sont diffusées sur les ondes du poste national de Radio Cameroun, émettant de Yaoundé.

S'agissant des courants musicaux des années soixante et soixante-dix, les historiens de la musique africaine pourraient me situer parmi les premiers one men show du continent ayant choisi de jouer à la Bob Dylan, ou encore Antoine, le hippie Français ou Donovan, le Dylan Britannique.  Mais ces musicographes le savent-ils?

Premier Africain 

Cela n'a jamais été dit ou écrit: Je figure au top invisible des Africains ayant utilisé l'harmonica dans le reggae. Nous sommes vers la  fin de la décennie 70. Je professe dans un Lycée anglophone du Nord-Ouest du Cameroun.

L'album Happy To See You" est enregistré au Nigéria sur vinyle en 1978; ses sonorités afro-funk, country et pop, concoctées dans cette région anglophone au climat doux, rappellent que les styles musicaux peuvent s'adapter à nos humeurs.

En studio, l'harmonica et le soliste s'interposent  par des faits d'alternance. Mais le disque qui en découle compte six titres originaux et ne sera jamais commercialisé au Cameroun; il se noie dans les eaux troubles de l'industrie musicale nigériane.

Un chasseur de musiques africaines rares sur vinyle retrouve un exemplaire de mon disque vers le Ghana et me retrouve, grâce à internet. Nous prenons l'engagement de le produire fin 2016.

D'autres pionniers

Autant que je m'en souvienne, il y a eu  et il y a bel et bien d'autres harmonicistes d'origine Camerounaise.Le plus populaire des instruments au monde se vendait au marché et dans les magazins spécialisés de la place. Il y en avait pour toutes les bourses.

Le célèbre Eboa Lotin aurait joué de l'harmonica à ses débuts. Il se serait produit en concert avec ses instruments. Mais le chanteur de charme ne l'utilisera jamais dans ses nombreux hits.

Dans les années 60 et 70 au Cameroun, de jeunes artistes chassent plus moins sur les terres de Bob  Dylan, en jouant de la guitare et de l'harmonica en même temps. Ils ne sont pas très nombreux.

Ces devanciers ont pour noms Tina, un Béti francophone; et feu Etou Banyang, un anglophone. Je n'oublierais pas un certain Ndam, un Bamoun de l'ouest, alors élève au Lycée Général Leclerc de Yaoundé;  à l'époque où Amadou Vamoulké, devenu plus tard journaliste à la CRTV, fréquente le même établissement.

Ndam est plus axé sur le blues. Difficile de savoir s'il vit encore aujourd’hui. Mais Ndengué Belmond Black est de loin, le plus prolifique joueur d'harmonica toujours vivant. En témoignent ces dizaines de créations inédites jamais vulgarisées et celles diffusées sur Radio Cameroun dans les années 60 et 70.

Compagnon de toujours

J'ai continué à en jouer et à l'utiliser dans mes compositions. Je suis aussi le moins connu à l’heure des autoroutes de l’information. J’aivais choisi de consacré ma vie aux études et ensuite au boulot. La sortie de mon album à la fois sur vinyle et CD en 2017, augure d’un nouveau départ, même sur le tard du désormais sexagénaire.

Je reste, en toute modestie, l’un des Africains les plus passionnés de l’harmonica.. Je l’ai introduit dans mes compositions folk  et reggae africaines à mes débuts. Mais je n’avais  aucun soutien pour aller plus loin. 

Mon feu père n'avait  de cesse de me rappeler que "la musique ne nourrit pas son homme au Cameroun".  Il m'exhortait à me pencher plutôt sur mes études. Il avait peut-être raison.

Incontournable sur Radio Cameroun

Les auditeurs de Radio Cameroun de ma génération se rappellent l’émission « Phonorama » du regretté Henry Bandolo. Ma chanson « Le Monde Change » jouée avec  Angoula Angoula, mon voisin du quartier Mvog Ada,  est très bien accueillie par le public. Elle trône au hit-parade de Phonorama.

Le Monde change est composée en juillet 1969, au moment où les cosmonautes de la mission Apollo 11 se posent sur la lune. Je joue de l’harmonica et chante, avec un support rythmique syncopé à la guitare d'Angoula Angoula dit Otis. 

« La planète où nous vivons va bientôt vieillir. C’est pour ça que certains vont habiter la lune », chantais-je. Des paroles simples mais chargées de sens.

Les auditeurs de Radio Cameroun des années 70 se souviennent, sans doute, de feu Richard Ekoka Sam Ewande et de son Hitparade. Ma chanson « Il N’y a Pas de Couleur au Ciel »  est classée en tête de liste pendant trois mois. Un record pourtant jamais homologué jusqu’á date.

De nombreux Camerounais apprécient les émissions des stars des ondes Henri Bandolo, Claude Ondombo, Lucien Mamba, Alphonse Atsama ou encore André Nkoa Mbangué. Toutes ces icônes passent mes musiques et réalisent  des interviews avec moi.

Les chansons de Ndengué Belmond Black, pinçant les cordes de sa guitare et aspirant son harmonica en même temps avec des messages du genre "protest songs", leur plaisent volontiers.

Le petit  écran est inexistant au Cameroun. La presse écrite accorde peu de place à la culture. De jeunes artistes de ma trame n’ont pas de gros pistons et encore moins les moyens des Pierre Didy Tchakounté, Elvis Kemayo, Talla André Marie, Tim & Foty ou du grand Manu...

Ces privilégiés du sort ont des tuyaux  et les soutiens nécessaires, et peuvent  se pavaner dans les studios d’enregistrement de  Mbengue (la France en langue Douala).

Remettre les pendules à l'heure

. Quand les journaux parlent des Ismael Lo ou de Muntu par exemple, en les présentant comme des pionniers ou des adeptes de Dylan, j’en rigole. Car j’en déduis que chaque zone géographique du continent africain, aurait ses ténors connus ou méconnus dans ce domaine.

Jouer de l'harmonica ne suffit pas pour incarner un monument comme Dylan. Il faut avoir été influencé par son engagement musical, sa voix nasillarde par moments, son phrasé vocal et ses thèmes. Il ne faut pas avoir une voix de soprano. non plus.

Beaucoup ont dit que Dylan n’était pas un vocaliste conventionnel. Mais il a prouvé que la belle voix ne suffit pas pour chanter. Aimer ou incarner ce chantre de la musique, c’est  pouvoir interpréter  en public certaines de ses œuvres. Je suis passé par là et y reste par moments.

L’espoir renaît

Il y a deux ans, un jeune producteur conscient du retour du vinyle sur le marché, découvrait mon album quelque part en Afrique de l'Ouest. Installé en Belgique, il décide de  ressusciter son pesant d’or  sur du vinyle et sur CD. Je suis d'accord sur le principe.

La première phase commence en Angleterre avec le nettoyage et se termine bien, comme il le souhaite.  Aux dernières nouvelles, j'apprends avec joie que le test pressing est à  jour en Norvège. Tout le lot –vinyle et CD-  arrive en Belgique avant fin novembre 2017. La sortie officielle de "Never Too Late", le nouveau titre de l'album de  Belmond Black, voit le jour  en Janvier 2018.

.Un proverbe créole haïtien dit avec justesse : « Dèyè mònn, Gen mònn ». Ce qui signifie "Quand on aperçoit une montagne, il ne faut pas s'imaginer que l'horizon s’arrête là." Derrière ces montagnes, il y en a d’autres.

 En d’autres mots, ceux qui sont présentés par les médias comme étant les seuls créateurs sont visibles. Mais il y en a d'autres que l'on ne voit pas et qui n'ont besoin que d’un coup de projecteur pour prouver qu’ils étaient bien là, parfois avant tous les autres. J'appartiens bel et bien à  cette galaxie. Puisse mon histoire de l'harmonica susciter d'autres réactions.

 

 

Ma guitare et mon porte harmonica, mes vrais amis!

 

Belmondo Ndengué

*Belmondo est membre de Harmonica Francophone et dispose d' une collection de  sept (7) harmonicas dont un diatonique et un à double face. Son harmonica le plus ancien date de 1981. L'harmoniciste travaille sur une compilation de musiques qui seront épicées à l’harmonica.

 

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8 janvier 2017

Market Day at Foret-des-Pins (Harmonica Remix)

Market Day at Forêt des Pins, Haiti (Harmonica Remix) Youtube Soundcloud 2017

5 janvier 2017

My Kalimba-Harp 12-10 chordophone and lamellophone instrument (Unique)

23 décembre 2016

Limbe, l'arbre qui cache la forêt ( Limbe, the tree that hides the forest)

Limbe, l'arbre qui cache la forêt ( Limbe, the tree that hides the forest)

17 décembre 2016

Shock therapy-type solutions for the linguistic dilemma in Cameroon

 

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Shock therapy-style solutions for the linguistic dilemma in Cameroon

By Belmondo Ndengue

Cameroon in particular, and Sub-Saharan Africa as a whole, has suffered from poor governance for decades... The so-called parody of a western-style democracy has been counterproductive.

 We have all been unable to live in an intellectual and political environment which argued that we had to choose between democracy and economic growth.

So are most African and a bunch of Caribbean and Latin America nations today.

 Tribalism, nepotism, corruption and poor governance are the real challenges facing today’s Africa. Cameroon is no exception.

 It is not because I speak English or French, two colonial burdens over my true identity that I will justify my frustrations and feel one of my fake identities has been taking advantage of me.

Cameroon issues have hurt both English speaking and French speaking persons for years. Cosmetic therapies like federalism, independence, prefabricated political dialogue or would-be mouth wash solutions are just short-term concepts.

They constitute an amalgam of political, intellectual and social apparatchiks in the country. What is being proposed is to some extent an empty gesture.

These “quick fix” solutions will never really solve problems, because we have been fighting against our own progress for too long and ended up accusing invisible external hands man of being behind our intellectual misery.

Today is Bamenda. A few years back it was Douala... This could happen elsewhere in the world.

 Africa needs real free and fair elections at last, and a peaceful changing of the guard. The rational handover to the next generation should be seen as a paradigm of a successful changing of the guard. Any other solution would lead to chaos.

 

 

8 décembre 2016

Similitudes/Haïti/Afrique subsaharienne La démocratie ici et là

 

Similitudes/Haïti/Afrique subsaharienne

La pagaille ici et là

Par Belmondo Ndengue

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Une élection vient de s’achever en Haïti, avec la proclamation provisoire des résultats de la présidentielle et des législatives partielles.

Comme il fallait s’y attendre, les principaux challengers de ce derby contestent les résultats. Leurs partisans ont choisi d’’occuper le macadam pour exprimer leurs frustrations.

Au Gabon, les partisans de Jean Ping avaient bravé la peur et les baïonnettes des forces de l’ordre pour crier à la fraude, au profit du président sortant, Ali Bongo Ondimba, à l’issue du scrutin du 27 août 2016.

Le bilan de ce forcing populaire avait provoqué la mort  de plus de 50 personnes, selon des sources concordantes. Mais la bravoure exceptionnelle des manifestants Gabonais avait retenu l’attention des observateurs.

Dans les pays voisins du Gabon, les électeurs mécontents n’auraient pas osé descendre dans la rue pour rejeter les chiffres communiqués par les institutions électorales souvent perçues comme des  « instruments »  du pouvoir.

La peur et le souvenir des répressions précédentes a contraint à la retenue.

Dune destination à l’autre, les citoyens accordent peu de crédit aux appareils étatiques chargés d’organiser les élections. Leurs membres  n’inspirent pas non plus la sérénité absolue.

La palme d’or de la bravoure démocratique revient aux Haïtiens qui défient souvent la peur et descendent dans la rue pour réclamer un nouveau décompte des voies, voire de nouvelles élections. La chance leur a souvent souri.

Le deuxième tour de la présidentielle d'octobre 2015 avaient été décrié par des politiques, des organisations de la société civile et une large frange de la population.

De nouvelles consultations ont été organisées le 20 novembre 2016 et n’ont pas moins suscité des ressentiments, dans un pays fragile.

Ces dernières années, les machines électorales ne rassurent pas toujours, certes. Mais quand chaque candidat proclame qu’il a gagné, il faut bien un arbitre pour affirmer qui mérite la palme d’or.

Et ce juge, c’est la haute instance électorale. L’homme n’est pas parfait ? Donnez la place aux robots. Non, procédez par tirage au sort et en direct. La nation gonflera ses économies !

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